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Village du Pays de Sault

De part en d'autre du Rébenty, vivent en permanence à Joucou 27 habitants. Village de nombreuses résidences secondaires, le week-end viennent s'oxygéner audois, catalans, toulousains, tarn et garonnais... Nous nous retrouvons alors une bonne soixantaine et jusqu'à plus de 100 pendant les mois d'été. Un couple d'anglais nous fait même le plaisir de leur présence.

Le climat, rude l'hiver, occasionne quelques rares coupures d'électricité et 1 ou 2 jours possibles d'isolement certaines années. Mais il permet aussi la pratique des sports d'hiver : ski (la seule station de l'Aude, Camurac est à quelques dizaines de minutes en voiture et les stations des Pyrénées Orientales à moins d'une heure), ski de fond (plateau de Sault, plateau de Beille un peu plus loin dans l'Ariège), raquettes (col du Chioula)...

L'été, la fraicheur apportée par l'altitude moyenne (592 mètres) et surtout par le Rébenty qui traverse le village offre une véritable retraite. Les ballades en moyenne montagne sont très agréables : de nombreux sentiers de randonnée sont en cours d'aménagement pour faciliter la découverte de ce pays encore sauvage. Un peu plus bas dans la vallée, des sports d'eau vive sont proposés : rafting, canyoning, hydrospeed, canoë....

Terre accueillante, village convivial : de passage, en week-end ou en vacances, venez nous découvrir !

A un quart d'heure d'Axat en aval ou d'Espezel sur le plateau, les approvisionnements sont aisés. Des commerces ambulants passent au village toute la semaine :

JOUR
COMMERCANT
HORAIRE
Lundi
Boulanger
9 h
Mardi
Viennoiserie
13 h 30 - 14 h
Mercredi

Epicier

Poissonier

Boucher - Charcutier

9 h

10 h

12 h - 13 h

Jeudi
Volailler- Boucher - Charcutier - Fromager
11 h - 12 h
Vendredi

Boulanger

Boucher

Epicier

9 h

12 h - 13 h

18 h

 

Evolution de la population

Jusqu'au XIVème siècle, Joucou a été marqué par l'implantation des moines bénédictins. La mission essentielle des moines était l'évangélisation de cette contrée isolée. Nous savons que l'abbé de Joucou avait sous sa tutelle de nombreuses paroisses et donc que les moines devaient percevoir de nombreuses redevances. Avec le déclin de son abbaye, le village a perdu de son poids en particulier vers le Donnezan et le Capcir. A partir du XVIIIème siècle, il fit alors partie du Pays de Sault. La population de Joucou a évolué similairement à toute celle de ce Pays de Sault. Malgré la Révolution Française sa démographie a sans cesse été ascendante jusqu'à 2 crises graves qui ont secoué le Pays :

  • l'épidémie de choléra en 1854 : pour une raison obscure, la maladie qui explose dans toute l'Europe touche peu l'Aude mais s'abat sur le Pays de Sault. La propagation est foudroyante. Heureusement la maladie s'apaise en octobre aussi vite qu'elle était venue mais on relève une perte de 10 % de la population sur le tout le Pays de Sault qui en restera longtemps traumatisé.
  • 60 années plus tard, la Grande Guerre marque aussi un tournant : même si les ravages ne sont pas aussi importants que ceux du choléra, c'est une population jeune, travailleuse qui disparait. Cette guerre aura marqué la fin d'une époque.

L'entre-deux guerre voit l'exode rural, qui avait commencé au milieu du XIXème siècle, prendre un rythme accéléré pour ne plus s'arrêter. Ce "départ" a longtemps été sans influence sur les structures économiques ou les mentalités. Cette terre rurale, montagnarde basée sur l'économie paysanne a mis du temps à s'ouvrir et seuls l'explosion des télécommunications, l'arrivée de nouveaux arrivants a pu modifier quelque peu les activités ou les valeurs .

De nos jours...

Extraits de "Le Pays de Sault" un ouvrage des Amis du Pays de Sault / ACCES - 1998

1977 : L'enquête sommaire menée au cours de l'été 1977 montre chez les élus communaux du Pays de Sault une claire conscience de l'évolution de la situation économique et démographique en même temps qu'une impuissance à inverser le courant. Et, de fait, il n'existe pas de solution pour chaque village pris isolément moins encore pour les plus petits d'entre eux. (...) Le regard que les élus portent sur leur commune est pessimiste. Ils relèvent tous la baisse démographique, le vieilissement de la population, la diminution de l'activité économique notamment commerciale. Et c'est au passé qu'ils font tous référence. (...) Le maire de Joucou, par exemple, avait estimé que "dans une dizaine d'années, il ne resterait plus personne". Fort heureusement cette prévision s'est avérée inexacte.

1990 : Une autre enquête est réalisée en 1990 et apporte des réponses surprenantes des maires du Pays de Sault, invités à classer par ordre hierarchique les activités importantes pour le Pays de Sault : ils mettent le tourisme en premier suivi de l'artisanat, des retraités, de l'agriculture, du commerce et de la formation. 50 % des maires jugent "très importante" la mise en oeuvre de programmes concertés de développement. En ce domaine, le Pays de Sault se classe en tête du département. Pourtant les projets communs éprouvent des difficultés à se mettre en place. Entre 1977 et 1990, la tonalité des réponses a changé. Le Pays est plus novateur (et les rédacteurs de l'enquête estiment que l'arrivée des néo-rureaux a pu jouer en ce sens), et les maires plus lucides sur l'importance relative des diverses activités et plus décidés à unir leurs efforts en vue de la réussite commune.

Aujourd'hui : l'exode semble s'arrêter et la population se stabilise. Par le passé, exemple même de société rurale, les Pays de Sault a changé. Alors qu'en 1959, 92 % des habitants étaient nés au Pays, aujourd'hui, ce sont retraités , étrangers, néo-ruraux... qui viennent renouveler le Pays. Nouvelle population, nouvelles mentalités, nouvelle économie... Jusqu'alors basée sur une agriculture traditionnelle, l'économie change : l'agriculture a dû s'adapter à la mécanisation, l'artisanat et la petite industrie se maintiennent mais de nouveaux métiers apparaissent, notamment dans le tertiaire (commerce et surtout tourisme).

Et demain...

La beauté des paysages de Sault et du Rébenty fut longtemps ignorée en raison de la difficulté des communications, de l'exode rural et de la discrétion naturelle des résidents. Maintenant, au contraire, il faut s'ouvrir sur l'extérieur pour permettre à tous d'accéder à un riche patrimoine naturel et historique. Retournons les élements négatifs en avantages : l'isolement et l'éloignement des villes apporte qualité de vie et ressourcement, l'altitude et la climat "rigoureux" sont favorables aux tourismes d'été et d'hiver, l'insuffisance de population permet les migrations, l'incertitude économique n'est pas une fatalité.

Vous l'aurez compris vivre à Joucou, c'est vivre en Pays de Sault. Mais le Pays a besoin d'homogénéité. Les choses bougent mais le développement du Pays dépendra de ses hommes et de ses femmes, de leur capacité à faire face et à vouloir ensemble que chaque village vive et que tous les villages vivent.

Terminons ce chapitre par ces quelques mots de Pierre Aussel et ce dessin de G. Clair :

La vie n'est pas faite de pérennité, mais de nouveaux surgissements. Une culture meurt, une autre prend sa place, intégrant des éléments de la première. Des valeurs et des gestes du passé peuvent subsister, alors qu'un retour au genre de vie antérieur est exclu. C'est autour de cette nouvelle culture en gestation qu'apparaitront de nouvelles solidarités, qu'un Pays neuf pourra naître. (...) Démographie, sociologie, économie, tout bouge en Pays de Sault. A côté de faiblesses certaines, ce Pays possède de solides atouts. Il reste pour demain un pays à construire.

 

 
Bibliographie : "Le Pays de Sault" Les Amis du Pays de Sault / ACCES - 1998

 

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